La course à pied, différents stades d'un virus
Par Jihem - 09-06-2008 01:20:54 - 5 commentaires
5 années que je cours. 2003, période un peu terne . Je commence à bien connaître le fond et à en avoir fait le tour . Un jour de juillet, de moins bien, l'heure de la révolte a sonné . Je pars courir sur la plage. Saint-Jean de Monts-Pont de Noirmoutier et retour. 35 kilomètres improvisés. Il me faudra arriver au pont pour me sentir en paix . Le retour sera plus ardu mais j'arrive au bout de mon périple, satisfait.
Je suis prêt de la distance marathon. L'idée germe. En septembre, je décide de me préparer pour le marathon d'Orléans qui a lieu 3 mois plus tard. Enfin, me préparer signifie alors une sortie dominicale courue à bloc. 2 fois par semaine, je fais du foot en salle sur l'heure du déjeuner.
Mi octobre, c'est le grand jour ! L'objectif est de 3 heures 20 ! Ce sera 42 kms sous la pluie ! Je cours le premier kilo en 4mn. Puis je me calme. Au 30e je coince vraiment. Je m'accroche à une idée stupide mais efficace : la peur du ridicule. 30 kms c'est trop tôt pour m'arrêter. Je n'ai pas envie de raser les murs à mon retour. Au 34e, je commence à me dire "pourquoi pas ?" et au 38e je comprends qu'il est trop tard pour stopper. Le dernier kilomètre est un vrai bonheur. 3h40 à l'arrivée . Je suis quand même un peu déçu par mon temps...
Mon médecin sportif, marathonien, m'avait prévenu : "Après le premier, soit on ne recommence plus, soit on ne peut plus s'en passer". Je comprends rapidement que le virus ne m'a pas épargné. La course à pied devient mon fil d'Ariane.
3 ans plus tard, alors que je m'entrainne beaucoup plus, beaucoup plus sérieusement et, sans doute un peu mieux, mes temps sur marathon n'ont guère progressé que de 10 mn, à peine. J'ai envie d'autres choses d'autres défits. Le rêve que j'ai en tête depuis quelques mois prend forme, courrir un 100 bornes. C'est amusant d'observer comment une idée folle peut paraître un jour réalisable. Comme une histoire d'amour finalement...
C'est sur Belvès que je jette mon dévolu et c'est un choix que je ne regrette pas aujourd'hui. Je découvre alors une autre ambiance, une autre discipline, une autre approche de la course. J'adore les sorties longues de la préparation, et ce rendez-vous avec soi-même lorsque vers le 70e km, les jambes ne suffisent plus pour nous tirer vers l'arrivée. Je finis la course en 12h28, euphorique, en ayant eu un moral acsendant tout au long de l'épreuve.
Je comprends alors que l'atteinte du virus comporte plusieurs stades...
Depuis mon second 100 bornes en mai dernier, j'ai besoin d'autres horizons et la course à pied est devenue une nécessité. Je ne me lasse plus de courrir. J'ai envie de tout courrir. Et peu à peu, je me convains que mes nouveaux rêves sont réalisables même si je sais que je les aborderai avec humilité. Je n'approche ainsi jamais une nouvelle épreuve avec la certitude de réussir, mais toujours avec celle qu'il est possible d'y arriver.
5 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-06-2008 à 07:42:00
Arriver sur le 100 bornes en si peu de temps, bravo ! Il va falloir que j'y pense un jour, tiens...
Commentaire de domdom g posté le 09-06-2008 à 08:17:08
bravo a toi!,je te comprend au debut je disait non la course a pied ses pas pour moi ,et maintenant je ne peut plus m'en passer , j y est pris gout .
Commentaire de Jerome_I posté le 09-06-2008 à 09:06:53
bravo, aussi centbornard depuis 10jours, je suis encore sur un petit nuage. J'adore cette distance. Bonne suite!
Commentaire de Mustang posté le 10-06-2008 à 13:19:33
"il court" ne serait-ce pas toi? bravo, mais préserve-toi aussi! Oui, quelle belle idée que de courir comme ça, histoire de se prouver quelque chose! "la ligne d'arrivée, c'est l'horizon" est une idée qui donne un peu le vertige! bonne continuation!
Commentaire de grandware posté le 10-06-2008 à 16:02:20
Fais le malin...
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